Le 22 septembre 2012, Le club de foot de l’AS Saint-Étienne joue à Montpellier. Casti, 21 ans, supporter Ultra du club héraultais, est assis à l’une des baraques à frites, aux abords du stade de la Mosson.
Il prend un verre avec des amis lorsqu’une BAC surgit à la poursuite d’un homme qu’elle a vu en possession d’un fumigène éteint. Cet homme a pris la fuite, par peur de l’interpellation, et se réfugie au milieu du groupe de supporters où se trouve Casti. Les policiers arrivent, matraque en main, et interviennent au milieu de cette foule. Des enfants sont aux alentours et des adultes protestent contre l’intervention qui frappe des personnes non concernées.
Casti, lui, est toujours attablé. Il n’a pas bougé. L’un des policiers lance une grenade de désencerclement. Un espace se crée. Casti, qui sent que ça risque de mal se terminer, pose les mains sur l’accoudoir de sa chaise pour se lever et aller se cacher derrière un arbre. C’est à cet instant-là qu’un policier, à cinq mètres de lui, tire au Flashball. Casti perd son œil droit.
Il est pris en charge par les pompiers une vingtaine de minutes plus tard. Après son départ, des personnes en colère de l’avoir vu heurté par un tir de Flashball sans raison s’en prennent au policier en lançant des chaises.
Les policiers et l’IGPN inverseront la chronologie des événements : selon leurs rapports, le tir est survenu en réponse à ces personnes qui s’en prenaient aux policiers.
En 2014, le premier non-lieu est basé là-dessus. Casti et son avocate demandent un complément d’enquête à la cour d’appel, avec visionnage de la vidéo surveillance de l’événement. Vidéo que les policiers avaient, eux, déjà pu regarder. Ceci est accordé en août 2016.